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livre i, satire v.

qu’ils nous doivent, le bois et le sel. De là les mules vont, à temps, déposer leurs bâts à Capua. Mæcenas va jouer ; Virgilius et moi, nous allons dormir, la balle étant l’ennemie des estomacs et des yeux malades. La très-riche villa de Coccéius, qui vaut mieux que les cabarets de Caudium, nous reçoit ensuite.

Maintenant, Muse, rappelle-moi en peu de mots le combat de Sarmentus le bouffon et de Messius Cicirrus, et de quels pères étaient nés les deux combattants. La race de l’Osque Messius est illustre ; la maîtresse de Sarmentus vit encore. Issus de tels aïeux, ils en viennent aux mains. Sarmentus, le premier : « Je dis que tu ressembles à un cheval sauvage. » Nous rions ; et Messius répond : « Soit ! » et il secoue la tête : « Oh ! si ton front n’avait pas eu ses cornes coupées, que ne ferais-tu pas, puisqu’ainsi mutilé, tu menaces encore ! » Or, une honteuse cicatrice déshonorait la partie gauche de son