temps et les fastes du monde, que c’est la crainte
de l’injustice qui a inventé le droit. La nature
ne distingue pas ce qui est juste de ce qui est
inique, comme elle fait du plaisir qu’il faut chercher et des maux qu’il faut éviter. La raison ne
prouvera jamais que le crime soit le même d’écraser les jeunes choux du jardin d’autrui ou de piller,
la nuit, les temples des Dieux. Il faut une règle qui
applique des peines équitables aux délits. Qui
mérite la férule ne doit pas être horriblement
déchiré par le fouet. Car je ne crains pas que tu
punisses de la férule un crime digne d’un plus
grand châtiment, puisque tu égales le vol au brigandage, et que tu retrancherais de la même faux
les méfaits petits et grands, si les hommes te
laissaient régner. Mais si le sage est seul riche,
seul bon cordonnier, seul beau, il est roi. Pourquoi désirer ce que tu as ? Tu ne comprends pas,
dit-il, ce que dit notre père Chrysippus : « Le sage
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livre i, satire iii.