çons les endroits non redemandés ; quand nous nous plaignons que nos travaux ne soient pas connus et que l’on ne considère pas la façon délicate dont nos poëmes sont conduits ; quand nous espérons que, dès que tu auras appris que nous faisons des vers, tu nous appelleras à la hâte auprès de toi, tu nous sauveras du besoin et tu nous contraindras d’écrire.
Cependant, il est important de connaître quels
sont les gardiens du temple, ceux qui célèbrent
ta vertu dans la paix et dans la guerre, tâche
qu’on ne doit pas confier à un poëte indigne. Il
fut aimé du grand roi Alexander, ce Chœrilus
qui, pour ses vers incultes et mal venus, reçut, en
monnaie royale, tant de philippes. Mais, de même
que l’encre laisse sa trace et sa souillure, de même
les écrivains ternissent d’un mauvais vers les actions
sublimes. Ce même roi qui, dans sa prodigalité,
paya si cher un poëme si ridicule, défendit par un