Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/223

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
215
livre i, épitre xviii.

vie me serait odieuse à ce prix ! » En effet, de quoi est-il question ? qui en sait le plus, de Castor ou de Dolichos ; quel meilleur chemin mène à Brundusium, celui de Minucius ou celui d’Appius.

Celui qu’une Vénus ruineuse ou la chance soudaine du jeu met à nu, celui que la vanité habille et parfume au delà de ses ressources, celui que la soif et la faim de l’argent importunent et possèdent toujours, celui qui a honte de la pauvreté et la fuit, celui-là est pris en haine et en horreur par un ami riche qui a souvent dix fois plus de vices, ou qui, à défaut de haine, le gouverne, et, comme une bonne mère, veut qu’il soit plus sage et plus vertueux que lui-même, disant presque avec raison : « Ne tente pas de lutter avec moi ; mes richesses permettent la folie. Ton bien est très-médiocre. Une toge étroite convient à un inférieur de bon sens. Cesse donc toute rivalité. »

Eutrapélus, quand il voulait nuire à quelqu’un, lui donnait de riches vêtements : — heureux de