crie haut, bien haut : Père Janus ! Apollo ! dit, ne
faisant que remuer les lèvres, de peur d’être entendu : « Belle Laverna, accorde-moi de tromper,
fais que je semble juste et pur, cache mes méfaits
dans la nuit, et couvre mes vols d’un nuage ! »
Est-il meilleur qu’un esclave et plus libre, cet
avare qui se baisse dans les carrefours pour
ramasser un as fixé au sol ? Je ne vois pas
cela. Car celui qui désire craint aussi ; or celui
qui vit dans la crainte, pour moi, ne sera jamais
libre. Il a perdu ses armes, il a déserté le poste
de la vertu, celui qui travaille et se tue à augmenter sans cesse sa richesse. Lorsque tu peux
vendre un captif, ne le tue pas : il servira utilement. Qu’il travaille durement, faisant paître et
labourant ; qu’il navigue et soit marchand, subissant les tempêtes et les hivers sur mer ; qu’il
s’occupe du marché ; qu’il porte le blé et les
autres provisions. Le sage homme de bien osera
dire : « Pentheus, roi des Thébains, quelle peine,
Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/216
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épitres.