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livre i, satire ii.

diennes, à des prostituées, et la réputation en est encore plus malade que la bourse. Penses-tu donc faire assez en évitant les personnes et non ce qui nuit en toutes et partout ? Perdre une bonne réputation, dilapider son patrimoine, c’est un mal des deux côtés. Qu’importe que tu aies failli avec une matrone ou avec une servante à toge ?

Villius, par Fausta gendre de Sylla, ayant été séduit uniquement par ce nom, le malheureux ! en porta plus que la peine, car il fut frappé du poing, et blessé par le fer, et mis dehors, tandis que Longarénus entrait. Témoin de telles disgrâces, certain intéressé aurait pu lui dire avec bon sens : « Que veux-tu ? t’ai-je jamais demandé, quand ma colère s’enflamme, un corps issu d’un consul et vêtu de la stole ? » Qu’aurait-il répondu ? « C’est la fille d’un père illustre ! » Combien la nature, riche de sa propre richesse, donne de meilleurs et bien différents