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livre i, épitre xii.

lorsque toi, au milieu de la lèpre et de la contagion générale du gain, ne songeant à rien de vulgaire, tu as le souci des choses sublimes : quelles causes enchaînent la mer, d’où vient la douceur de l’année, si les étoiles errent et vagabondent d’elles-mêmes ou obéissent à un ordre, ce qui cache l’orbe obscurci de la Lune et le montre de nouveau, quelle volonté et quelle puissance produisent la concorde des choses opposées, si Empédoclès est en délire, ou Stertinius.

Mais, soit que tu manges des poissons, des poireaux ou des oignons, traite bien Pompéius Grosphus, et, s’il te demande quelque chose, fais-le volontiers. Grosphus ne te demandera rien que de juste et de raisonnable. Une provision d’amis est aisée à faire, quand tout manque aux hommes de bien.

Cependant, de peur que tu ignores où en est la fortune Romaine, le Cantabre a été dompté par le courage d’Agrippa, et l’Arménien par celui de