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livre i, épitre x.

loppés de mousse et les bois. Que veux-tu ? Je vis et je règne dès que j’ai quitté ce que vous élevez au ciel avec applaudissement ; et, comme l’esclave fugitif du prêtre, je renonce aux gâteaux sacrés, avide du pain, que je préfère à leur miel.

S’il faut vivre conformément à la nature, s’il faut d’abord chercher l’emplacement de sa maison, sais-tu rien de préférable en cela à une agréable campagne ? Les hivers y sont plus tièdes ; une brise plus fraîche y adoucit la rage de la Canicule et les ardeurs du Lion, quand, furieux, il est percé par les traits du Soleil. L’envieuse inquiétude y trouble moins le sommeil. L’herbe est-elle moins parfumée et moins brillante que les marbres Libyques ? L’eau qui, dans les carrefours, tend à rompre les tuyaux de plomb, est-elle plus pure que celle qui murmure en roulant sur sa pente ? La forêt croit, il est vrai, même au milieu de vos colonnades ; et la maison est vantée, qui laisse voir