Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/188

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
180
épitres.

je sois bien portant, Mæcenas, ce que tu me pardonnes quand je suis malade , pardonne-Ie-moi quand je crains de l’être. Voici que les premières figues et les chaleurs entourent le conducteur funéraire de ses noirs licteurs ; tous les pères et toutes les mères pâlissent pour leurs enfants ; l’assiduité officielle et l’agitation du Forum amènent les fièvres et ouvrent les testaments. Dès que la neige brumeuse couvrira les champs Albains, ton poëte descendra vers la mer, se ménagera, lira enfermé chez lui, et il te reverra, cher ami, si tu y consens, avec les zéphyrs et la première hirondelle.

Tu ne m’as pas fait riche à la façon du Calabrois qui veut nourrir son hôte de poires : — « Mange, je te prie. » — « C’est assez. » — « Prends-en tant que tu voudras. » — « Merci bien. » — « Ces bagatelles ne seront pas désagréables à tes petits enfants. » — « Je suis aussi reconnaissant que si je m’en allais ayant ma charge. »