l’ivresse ? Elle révèle les secrets, elle réalise les
espérances, elle traîne le lâche au combat, elle soulève le fardeau des inquiétudes, elle enseigne les
arts. Quel est celui que les coupes fécondes n’ont
pas fait éloquent ? Qui ne délivrent-elles pas des
chaînes de la pauvreté ? Je m’occupe volontiers des
soins auxquels je m’entends : je m’inquiète que les
lits soient propres, que l’état de la nappe n’offense
pas les narines, que tu puisses te voir dans les
coupes et dans les plats, que personne ne porte au
dehors ce qui se dit entre amis intimes, et que
ceux qui se conviennent soient ensemble. J’aurai
avec toi Butra, Septicius, et, s’il ne préfère pas
souper avec quelque jeune fille, Sabinus. Il y a
place pour quelques ombres ; mais des convives
trop serrés sont gênés par l’odeur de la chèvre.
Écris-moi combien nous devons être, et, toute
affaire mise de côté, passe par une porte dérobée,
laissant le client dans l’atrium.
Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/182
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