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livre i, épitre i.

surveillance d’une marâtre ; de même, pour moi, les moments coulent tardifs et ingrats, qui ajournent mon espérance et mon dessein d’agir courageusement en ce qui est également utile aux pauvres et aux riches, en ce qui ne peut être négligé sans dommage par les enfants et les vieillards. Il me reste au moins ces bons éléments à l’aide desquels je puis me consoler et me conduire. Si on ne peut voir aussi clairement que Lyncéus, cependant il ne faut pas dédaigner de baigner ses yeux malades, ni, parce qu’on désespère de posséder les membres de l’invincible Glyco, ne pas empêcher la goutte noueuse de s’emparer du corps ; on peut au moins marcher jusqu’à une certaine limite, si on ne peut aller plus loin. Si l’avarice brûle le cœur en proie à un misérable désir, il y a des mots, des paroles qui peuvent adoucir cette douleur et ôter une grande partie du mal. Es-tu gonflé de l’amour de la gloire ? il y a des expiations certaines, des