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satires.

tent ; mais les convives du dernier lit ne firent aucun tort aux bouteilles.

On apporte une murène au milieu de squilles nageant dans un large plat. Là-dessus, le maître dit : « Elle a été prise pleine ; après le frai, la chair en eût été inférieure. La sauce en est faite d’huile sortie du premier pressoir de Vénafrum, de garum de poissons Ibériens, de vin de cinq ans et produit de ce côté-ci de la mer, versé pendant la cuisson, — une fois cuit, c’est le vin de Chio qui convient de préférence à tout autre — et de poivre blanc, non sans vinaigre, de celui que donne le vin de Méthymna. Moi, le premier, j’ai enseigné à faire cuire ainsi les vertes roquettes et les aunées amères, et Curtillus, les hérissons non lavés, car ce que le coquillage fournit de lui-même vaut mieux que les saumures. »

Cependant, un dais suspendu tombe sur les plats qui se brisent, entraînant plus de poussière noire que l’Aquilo n’en soulève dans les plaines de Cam-