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livre ii, satire viii.

gâteaux entiers. Nomentanus était spécialement chargé de montrer du doigt le plat qui échappait à l’attention ; car le plus grand nombre — je veux parler de nous — soupait d’oiseaux, de coquillages et de poissons qui renfermaient une saveur très-différente de celle jusqu’alors connue. Cela devint promptement manifeste quand il m’offrit des entrailles de plie et de turbot non encore touchées par personne. Puis il m’enseigna que les pommes douces rougissent, cueillies au déclin de la lune. Il t’en dira mieux que moi la raison. Alors, Vibidius dit à Balatro : « Si nous ne buvons à tout tarir, nous mourrons sans vengeance. » Et ils demandent de plus grandes coupes. La pâleur envahit la face de notre hôte qui ne craint rien tant que les grands buveurs, soit qu’ils médisent plus librement, soit que l’ardeur du vin nuise à la subtilité du palais. Vibidius et Balatro vident des amphores entières dans leurs coupes Allifaniennes, et tous les imi-