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livre ii, satire vii.

une petite courtisane : qui de nous deux est le plus digne de la croix ? Quand la chaleur de la nature m’excite, celle qui, à la lueur d’une lanterne, est possédée par moi ou me possède, me renvoie sans que je sois blâmé, ni inquiet qu’un plus riche ou un plus beau se réjouisse au même endroit. Toi, lorsque, jetant de côté tes insignes, ton anneau de chevalier et la toge Romaine, tu te transformes, de juge, en un honteux Dama, recouvrant d’une lacerne ta tête parfumée, n’es-tu pas ce que tu veux paraître ? Tu es introduit, plein de crainte, frémissant jusqu’aux os à la fois de désir et de peur. Quelle différence entre être adjugé, brûlé, mis à mort par les verges et le fer, ou être renfermé honteusement dans un coffre par une servante confidente de la faute de sa maîtresse, ramassé sur toi-même et la tête entre les genoux ? Le mari de la matrone coupable n’a-t-il pas un légitime pouvoir sur tous