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livre ii, satire vi.

grande étendue, un jardin, une source d’eau vive voisine de la maison et un petit bois surtout. Les Dieux ont fait mieux et plus : c’est bien. Je ne te demande plus, fils de Maia, que de m’assurer la possession de leurs dons. Si je n’ai point agrandi ma richesse par des moyens déshonnêtes, si je ne la dissipe point non plus par mes vices ou par ma négligence, si je ne fais jamais de ces prières insensées : Oh ! puissé-je posséder ce coin de terre qui déforme mon petit champ ! oh ! puisse le sort me montrer une urne d’argent, comme à celui qui, ayant découvert un trésor et riche par l’amitié de Herculès, acheta pour lui-même le champ qu’il labourait en mercenaire ! si ce que je possède me plaît et me suffit, je t’adresse cette prière : fais que mon troupeau engraisse, et le reste, à l’exception de mon esprit ; et, selon ta coutume, sois mon meilleur gardien.

Lorsque je me suis retiré de la ville dans mes montagnes et dans ma citadelle, que célébrerais-je