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livre ii, satire iii.

qui reste attaché à cette porte détestée : — « N’irai-je pas, maintenant qu’elle me rappelle d’elle-même ? ou plutôt ne devrais-je pas en finir avec mes douleurs ? Elle me chasse, elle me rappelle ; retournerai-je ? Non ! quand elle m’en supplierait ! » Voici ce que son esclave, beaucoup plus sage, lui dit : « Ô maître, ce qui ne demande ni mesure, ni réflexion, ne demande pas à être mené par la mesure et la raison. Ces maux sont ceux de l’amour : tantôt la guerre, tantôt la paix. Celui qui veut rendre immuable pour soi ce qui est aussi mobile que la tempête et toujours flottant au caprice du sort aveugle n’arrive à rien, et veut être fou par mesure et par raison. »

Quoi ! lorsque, faisant jaillir les pépins des pommes du Picénum, tu te réjouis d’en avoir atteint le plafond de la chambre, te possèdes-tu ? Quoi ! lorsque tu balbuties des paroles amoureuses d’une voix décrépite, es-tu plus sage que l’enfant qui construit de petites maisons ? Maintenant