Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, II.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
livre ii, satire iii.

tous. Le maître des prostituées parle : « Tout ce que nous avons, ceux-ci et moi, dans nos demeures, est à toi ; demande-le aujourd’hui, ou demain. » Ecoute ce que l’honnête jeune homme répond : — « Toi, tu dors botté dans la neige Lucanienne, pour que je soupe de sanglier ; toi, tu surprends les poissons dans la mer hivernale ; moi, je suis paresseux et indigne de tant posséder. Prends ! toi, dix mille sesterces ; toi, autant ; toi, le triple, car c’est ta femme que j’appelle et qui accourt au milieu de la nuit. »

Le fils d’Æsopus, afin d’avaler un million de sesterces, détacha de l’oreille de Métella et fit dissoudre dans du vinaigre une perle précieuse. Était-il plus sage que s’il l’eût jetée dans le fleuve rapide ou dans le cloaque ? Les fils de Quintus Arrius, noble couple de frères, jumeaux par le désordre, la frivolité et l’amour de la dépravation, accoutumés à se nourrir de rossignols achetés fort cher, qu’en faire ? Faut-il les marquer à la craie