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livre i, satire i.

qu’il sera moins disposé désormais à prêter l’oreille à leurs vœux ?

Je passe outre, afin de ne pas rire comme un diseur de plaisanteries, bien que rien n’empêche de dire la vérité en riant. Ainsi, les maîtres aimables donnent quelquefois des gâteaux aux enfants pour que ceux-ci apprennent les premiers éléments. Mais laissons la plaisanterie et parlons sérieusement.

Celui qui, du soc dur, retourne une terre lourde, ce cabaretier voleur, le soldat, les matelots qui courent audacieusement la mer, disent qu’ils supportent ces fatigues, afin qu’étant vieux, ils se retirent en sûreté après avoir amassé de quoi vivre ; comme la petite fourmi (car ils prennent cet exemple), qui, avec beaucoup de travail, emporte à la bouche tout ce qu’elle peut ajouter au monceau qu’elle élève, instruite et prévoyante de l’avenir. Dès que le Verseau attriste l’année qui finit, elle ne sort plus et elle jouit de ce qu’elle a sagement