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odes.

mon cœur se réjouit plein du trouble de Bacchus. Evoé ! épargne-moi, Liber ! épargne-moi ! ô redoutable par le thyrse lourd !

Je veux chanter les Thyiades furieuses, et la source du vin, et les ruisseaux qui débordent de lait, et le miel qui tombe et coule des troncs creux.

Je veux chanter les honneurs de l’épouse admise parmi les étoiles, et la chute terrible des toits écroulés de Pentheus et le désastre du Thrace Lycurgus.

Tu asservis les fleuves et la mer des Barbares ; ivre, sur les montagnes solitaires, tu noues d’un nœud de vipères obéissantes les cheveux des Bistonides.

Lorsque la bande impie des Géants montait à l’assaut du royaume de ton père, tu fis tourner le dos à Rhœtus avec tes ongles et ton horrible gueule de lion.