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odes.

qui avaient délaissé, impuissants, cette terre non vengée, y ont ramené les descendants des victorieux en victimes funéraires à Jugurtha.

Quelle plaine, engraissée du sang Latin, n’atteste par des sépulcres les combats impies et le bruit de la chute de l’Hespéria, entendu des Mèdes ?

Quels abîmes, ou quels fleuves ont ignoré ces lugubres guerres ? Quelle mer n’a pas été rougie du carnage de la Daunia ? Quelle terre n’a pas bu notre sang ?

Mais, de peur, Muse téméraire, que, délaissant tes jeux, tu prennes pour tâche la chanson lugubre de Céos, cherche avec moi d’autres modes, sous l’antre Dionæen, à l’aide d’un plectre plus léger.