Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, I.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
odes.


Ode XXXIV. — À MOI-MÊME.


Avare adorateur des Dieux, et négligent, au temps où j’errais plein d’une sagesse insensée, maintenant je m’efforce de tourner mes voiles et de recommencer mes courses délaissées.

Car Diespiter qui, de sa flamme éclatante, ne déchire jamais que les nuées, a poussé à travers un ciel pur ses chevaux tonnants et son char ailé

Qui secoue l’inerte terre, et les fleuves vagabonds, et le Styx, et les horribles demeures de l’odieux Tænarus et les confins de l’Atlas. Le Dieu peut changer les profondeurs en sommets,

Effacer l’éclatant, élever l’obscur ; et la Fortune rapace, dans son vol strident, se réjouit d’enlever là le diadème qu’elle pose ici.