foie brûlant se gonfle d’une bile irritée. Alors, ni
mon esprit, ni ma couleur ne restent les mêmes ;
des larmes coulent furtivement sur mes joues et
attestent combien je suis intérieurement consumé
d’un feu lent. Je brûle, soit que les querelles
excitées outre mesure par le vin aient outragé tes
blanches épaules, soit que le jeune homme furieux
ait imprimé la marque durable de sa dent sur tes
lèvres. Non ! si tu veux m’écouter, tu n’espéreras
pas qu’il t’aime toujours, le barbare qui blesse
ainsi tes doux baisers que Vénus a pénétrés de la
quintessence de son nectar ! Trois fois heureux, et
plus encore, ceux qu’unit un lien jamais rompu,
ceux qu’un amour jamais brisé par les querelles
mauvaises ne séparera pas avant le jour suprême !
Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, I.djvu/31
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livre premier.