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art poétique.

aux guerres martiales. Les oracles furent rendus en vers, et le droit chemin de la vie fut enseigné, et la faveur des rois fut sollicitée par les modes Piériens. On trouva le jeu du théâtre et le délassement des longs travaux. N’aie donc point honte de la Muse habile sur la lyre et du chanteur Apollo.

On a recherché si un poëme digne de louange était dû à la nature ou à l’art. Pour moi, je ne vois point ce que peut l’étude sans une riche veine, ou, d’autre part, un génie inculte. L’un et l’autre doivent s’entr’aider et conspirer de concert. Celui qui tente d’atteindre dans sa course la borne désirée a beaucoup fait et enduré, étant enfant ; il a sué et grelotté ; il s’est abstenu de Vénus et du vin. Le joueur de flûte qui dispute le prix Pythique a d’abord étudié et craint sous un maître. Il ne suffit pas de dire : — Je fais des poëmes admirables. Qui reste le dernier ait la gale ! J’aurais honte d’être laissé en arrière et