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art poétique.

offertes aux yeux et que le spectateur connaît ainsi par lui-même. Cependant, ce qui doit se passer d’être vu, ne le mets pas sur la scène et ne montre pas aux yeux ce que l’éloquence va rendre présent. Que Médéa n’égorge pas ses enfants devant le public, que l’exécrable Atreus ne fasse pas cuire des entrailles humaines, que Procné ne se change pas en oiseau et Cadmus en serpent. Tout ce que tu me montreras de cette nature, je n’y croirai pas et je le détesterai.

Que la pièce qui veut être redemandée et reparaître en public n’ait pas moins, ni plus, de cinq actes. Qu’un Dieu n’y intervienne que si le nœud mérite d’être tranché ainsi, et qu’un quatrième personnage ne prenne point une part forcée au dialogue.

Le chœur a sa fonction propre et son rôle dans l’action. Qu’il ne dise rien au milieu des actes qui n’aille au but et ne s’y rattache bien. Il favorise les bons et les conseille en ami ; il modère