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grands Dieux, et par mes propres paroles, et me serrant de tes bras flexibles plus étroitement que le chêne n’est étreint par le lierre : « Tant que le loup sera redoutable au troupeau, tant qu’Orion, fatal aux matelots, troublera la mer hivernale, tant qu’un souffle agitera les cheveux flottants d’Apollo, notre mutuel amour durera. » Ô Néæra ! combien tu gémiras de mon courage ! car, s’il y a quelque chose d’un homme dans Flaccus, il ne souff’rira pas que tu donnes toutes tes nuits à un plus aimé, et il cherchera, irrité, un amour égal au sien ; et ma fermeté ne cédera point à ta beauté odieuse, même si tu en ressentais une douleur sincère. Et toi, qui que tu sois, et qui, plus heureux, marches aujourd’hui triomphant de mon mal, quand tu serais riche de nombreux troupeaux et de grands domaines, quand le Pactolus ne coule-