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odes.

des pauvres et les tours des rois. Ô heureux Sestius, le cours de la vie est bref et nous défend les longues espérances. Bientôt te comprimeront la Nuit, et les Mânes vains,

Et la misérable demeure Plutonienne. Là tu ne tireras plus au sort la royauté du vin, et tu n’admireras plus le gracieux Lycidas pour qui, maintenant, briilent tous les jeunes hommes, et, bientôt, s’échaufferont les vierges.


Ode V. — À PYRRHA.


Quel adolescent délicat, inondé d’essences liquides, te presse sur tant de roses, ô Pyrrha, sous l’antre frais ? Relèves-tu pour lui ta blonde chevelure,

Ô négligente ? Hélas ! combien il pleurera la foi et les Dieux trahis, combien il s’étonnera, inaccoutumé, des flots battus par les sombres vents.