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livre troisième.


« Misérable Europé ! ton père absent te crie : Que tardes-tu de mourir ? Tu peux, à l’aide de cette ceinture qui t’a heureusement suivie, serrer ton cou suspendu à ce frêne ;

« Ou, si ces rochers et ces écueils aigus te plaisent pour mourir, allons ! livre -toi à la tempête rapide, à moins que tu n’aimes mieux accomplir un travail servile,

« Et, bien que d’un sang royal, être livrée à une maîtresse barbare, comme une concubine. » Tandis qu’elle gémissait ainsi, Vénus souriante et perfide était près d’elle, et son fils, l’arc détendu.

Bientôt, s’étant assez jouée : « Abstiens-toi, dit-elle, de la colère et des amers reproches, quand ce taureau odieux t’abandonnera ses cornes pour que tu les brises.

« Tu ne sais pas que tu es l’épouse du victorieux Jupiter. Cesse tes sanglots, apprends à bien