Page:Horace - Œuvres, trad. Leconte de Lisle, I.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
123
livre troisième.


Ode XII. — À NÉOBULÉ.


Elles sont malheureuses, celles qui ne peuvent se livrer au jeu de l’amour, ni oublier leurs peines dans le vin, ou qui pâlissent, redoutant les coups de langue d’un oncle. L’Enfant ailé de Cythéréa t’a enlevé ta corbeille et tes toiles, Néobulé ; et la beauté d’Hébrus le Liparæen te fait négliger le souci de Minerve laborieuse, quand il baigne dans les eaux du Tibéris ses épaules huilées, meilleur cavalier que Bellérophon lui-même, et toujours invaincu au pugilat et à la course ; habile aussi à percer de traits les cerfs fuyant éperdus dans la plaine, et à recevoir sur l’épieu le sanglier caché sous le hallier.