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s’adressant maintenant à Catherine qui, tremblante d’émotion heureuse, se mettait à faire ce qu’on lui conseillait : alors la laitière épingla le cadeau de la cuisinière sur la poitrine de la pauvre jeune femme d’une façon vraiment maternelle, lui donnant plus chaud qu’elle n’avait eu de maint long jour.

« Répandant du fond du cœur les remercîments et les bénédictions sur les deux honnêtes femmes, nos chers Thomas et Catherine, prirent congé d’elles : la laitière, qui allait par le même chemin, leur souhaitant du bonheur encore, et affirmant à son amie Marie-Jeanne, au moment de la quitter, que si elle se laissait plus souvent aller à ses bons sentiments, bien sûr qu’elle n’aurait pas à soupirer davantage pour que l’affection de Jacques Beau, son prétendant, vînt à point : car c’était étonnant combien cela lui donnait plus belle mine !

« Avec des sourires mouillés de part et d’autre, tous se firent de la tête un dernier adieu, et nous accompagnâmes notre couple, ô Reine des Fées… Il marcha vaillamment devant soi, Catherine bâtissant tout le temps les plus jolis châteaux en l’air, et leur donnant pour fondations cet heureux début, et Thomas ravi d’écouter son joyeux babil