Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/65

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui scintillait à travers les feuilles, chacune là avec son instrument enrichi de joyaux, exhalant les plus suaves accords. Plusieurs petites tables, couvertes de nappes d’argent, occupaient le centre, et des gobelets ou des assiettes d’or s’y posaient. À chacune, se tenaient quatre Fées, vêtues d’or et d’argent, quelques-unes tenant des fruits du plus beau choix dans leurs corbeilles d’or, d’autres portant leur breuvage ambrosien dans des cruches de rubis, toutes ayant quelque objet tentateur, pommes délicieuses ou rafraîchissante boisson à offrir, et, sur cette scène enchanteresse, flambait la brillante lumière d’or, répandant autour d’elle sa gloire.

Blanche et la Reine des Fées s’assirent seules à une petite table à l’extrémité de la salle, dominant toutes les autres ; et, après un repas vraiment parfait, la Reine Bonté dit, s’adressant aux Fées : « Eh ! bien, mes enfants, qu’avez-vous fait durant mon absence ? Avez-vous quelque aventure à conter ? » — « Oh ! oui, » crièrent plusieurs voix avidement ; « nous en avons à conter ! » — « Alors, Charité, commence ! » ordonna la Reine, se tournant vers une Fée en rose, de visage radieux.

La Fée Charité se leva donc, et prit un siège à la table