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pleine de l’étonnement et de la joie de ce qui venait d’arriver ; et à peine eut-elle fermé la porte, qu’elle entendit la vieille frapper doucement. Ouvrant immédiatement et embrassant son amie, elle l’informa de tout ce qui avait eu lieu, puis, en la remerciant pour tant de bonté, se prit à regretter une fois de plus sa conduite du premier jour.

— « Tout cela est pardonné et oublié, » répondit la vieille dame. « Vous l’avez tout à fait effacé de ma mémoire par votre repentir sincère et votre heureux changement. Vous avez bien gagné votre récompense, qui ne se fera pas attendre. Allez demander à vos parents si vous pouvez rendre visite au Pays des Fées ; et, dans une demi-heure, la Fée Bonté sera sur son char aux grilles du Palais, prête à vous y conduire. » — « Mais, chère dame ! » s’exclama la Princesse, lui prenant la main avec un tendre respect et à peine capable de contenir sa joie, « dites-moi, dites qui vous êtes, car je suis sûre que vous êtes une Fée, et je souhaite tant que vous veniez au Pays des Fées avec moi ! » — « Vous saurez un jour qui je suis, » répondit en riant la vieille, « et me verrez dans le Pays des Fées, quoiqu’alors il vous sera difficile de me reconnaître. Mais maintenant allez, dépêchez-vous. Que la Reine des Fées n’attende point. »