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naient une autre fois. On leur imposait un labeur si dur, qu’ils préféraient par la suite travailler et gagner de l’argent pour eux à travailler pour une prison. — On traitait très-sévèrement l’ivrognerie ; la période d’emprisonnement était plus longue chaque fois que revenait le coupable, et, si c’était un ivrogne avéré, on le tenait enfermé quelquefois pendant des années, considéré comme lunatique, individu dangereux et irresponsable ; ne sortant qu’accidentellement, toujours surveillé et remis tout de suite en prison s’il ne pouvait rester sobre. Ainsi le pays fut quitte de la pauvreté, de l’ivrognerie et des grèves ; et une prospérité délicieuse, avec la paix, régna sur ces contrées. Aucun de ceux qui étaient méritants ne se trouvait manquer de quoi que ce fût, et nul en état de travailler n’avait le droit de paresser et vivre de charité. Celle-ci, la charité, se distribuait d’une main à la fois libérale et adroite à discerner et n’atteignait que les méritants. La noblesse était la récompense du bien et des services rendus au pays et au prochain. Elle était attribuée à la personne même qui s’en rendait digne, et n’était pas héréditaire. — Mais comme vous êtes sur le point de visiter Terre-Juste, princesse Blanche, vous verrez ce lieu de bonheur et en jugerez par vous-même. » Quand la Fée Justice