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qui déjà s’enquiert près d’un des matelots du lieu où était le capitaine.

— « Ted ! » cria de toutes ses forces l’homme à un autre placé non loin de lui ; « que si je croyais aux esprits, je croirais que j’en viens d’entendre la voix d’un, à la minute ! » — « Sûr, Pat, tu aimes à rêver, et n’es point encore éveillé, » répondit son compatriote. — « Non, Ted, je ne rêve pas, quoique j’aimerais avoir cette chance-là, car j’ai eu à manœuvrer longtemps tout là-haut, avant que le sommeil m’ait éteint les deux yeux. » — « Pas de chance ! » fit Pat.

« Rubis savait qu’elle n’avait point de temps à perdre ; aussi, n’obtenant pas de réponse de Pat, elle voleta au-dessus de Ted, et lui fit la même question.

— « Pas de plaisanteries, à c’t’ heure, Pat ! » cria-t-il, lançant de son côté la main avec la voix. « C’est quelque tour de ta façon, et tu veux me faire accroire que c’est un esprit ». — « Est-ce qu’y t’a aussi parlé ? » demanda Pat, venant tout contre lui avec une expression d’épouvante sur le visage. Voyant une inquiétude très-réelle se peindre sur les traits de son camarade, Ted commença à se sentir mal à l’aise. « Que t’a-t-il dit ? » interrogea-t-il encore à moitié incrédule. — « Il a demandé le capitaine, avec une douce voix de femme, »