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car les bonnes Fées veillent sur toi ; et, bientôt, tu seras libre. Un baiser d’adieu ! » Henri sentit de nouveau les lèvres de Rubis presser les siennes, et se réjouit de trouver qu’il y avait encore en elle quelque chose de la chair, qu’elle n’était point tout à fait éthérée. Penser que l’amour l’ait revêtue d’une telle puissance, sa douce petite femme ! Qu’il serait aise de l’embrasser de nouveau sous sa forme à elle ! Il redoutait presque le mystère de cette magie. « Ce charme qui doit me délivrer cédera-t-il, maintenant qu’elle en est possédée, au point de lui permettre de le dépouiller ; ou bien, serait-ce possible qu’elle restât air diaphane à tout jamais ? » Henri, laissé à ses tristes songeries, et considérant toujours par l’échappée le vaste océan, suivait des yeux Rubis, au vol hâtif.

« Un vent contraire s’opposait à sa fuite, elle le combattit vaillamment ; et, par avance, elle se félicitait du très-grand avantage qu’elle allait en tirer, le vaisseau étant favorisé dans sa route vers la caverne. — Ce souffle était à présent contre elle ; mais ne serait-il pas évidemment avec elle au retour ? — Elle remarqua un voilier, tranquillement à l’ancre qui semblait juste ce qu’il lui fallait ; et, tout de suite, dirigea de ce côté son vol. Posée sur le gaillard d’arrière, la voici