Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.

votre esprit, guidé par moi, vous suggérera les moyens d’agir. » La Fée proféra ces derniers mots, sa douce voix expirant par degrés ; puis sa forme se fit indistincte. Rubis essaya à cet instant de la serrer plus étroitement dans ses bras, mais se réveilla, regardant autour d’elle et se frottant les yeux. Toute seule ! nul indice de la Fée, aucun d’Henri. Quelle heure était-il ? près de quatre heures, et son mari pas encore rentré ! Que pouvait vouloir dire cela ? quel rêve étrange elle avait fait ! Elle pensa aux paroles de la Fée. — Sitôt éveillée, debout ! Habillez-vous et vous verrez sur votre table un mignon tube poli, contenant un liquide magique. — Elle regarda du côté de sa table de toilette, et crut bien voir un mignon objet qu’elle n’avait pas observé auparavant, là tout contre la pelote à épingles. Sautant tout de suite du lit, elle alla l’examiner et trouva que c’était bien un tube de la blancheur de l’ivoire, aussi opaque et doux au toucher, mais flexible comme du caoutchouc. Son rêve se montrait donc vrai : vision qui devait la guider à la délivrance de son mari. — Oh ! de penser que son bien-aimé Henri était en danger ! — Il n’y a pas une minute à perdre ; et elle commença aussitôt à s’habiller. Mais une baguette de Fée s’agitait au-dessus d’elle ; en un instant fut