Page:Hope - L’Étoile des fées, trad. Mallarmé, 1881.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fort, était toujours prête à l’égayer et à le consoler. Quand le peuple et les grands et le Roi eussent manqué de foi en lui, elle lui aurait gardé la sienne. Aussi travailla-t-il, lutta-t-il, courageusement, gaîment, jusqu’à la victoire ; et, lorsque le bon sens des gens les porta plus tard à reconnaître le bien qu’il avait fait, tous mirent leur plaisir à l’honorer, le premier après le Roi, qui l’aimait comme un frère. Je vais vous dire une des aventures qu’il affronta, à cause des réformes qu’il voulait introduire. Les Géants, ses ennemis particuliers, chefs et instigateurs des grèves, complotaient entre eux de l’enlever et de le tuer, à moins qu’il ne consentît à adopter leurs principes. Les voici donc à l’œuvre, entrain de dresser un piège pour le prendre. Un d’eux, le Seigneur Double-Face, avait une physionomie d’assez bel air si on ne le voyait que d’un côté : il conçut le dessein de servir lui-même d’amorce.

« Donc, par une piquante nuit de mars, Henri quitta le Palais avec deux ou trois membres du conseil qui, après avoir fait quelques pas ensemble, se séparèrent, chacun allant de son côté ; ils laissèrent Henri se rendre à son hôtel, peu distant de là. Le Seigneur Double-Face l’avait suivi, prêt à se saisir de l’occasion. S’approchant respectueusement et la