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se bornait à écrire, comme beaucoup d’auleurs le font, car , cl qu’on ajoutai lo même désinence on aurait carassa, qui signifierait tout autre chose, c’est-à-dire, vilaine figure. On trouve partout fan écrit par une n, et ensuite fumada, fumar, etc., il est cependant bien évident qu’en retranchant ada, et or, qui sont des désinences ajoutées, il reste fum pour radical. Il en est do même d’Aarwc, que la plupart de nos écrivains modernes écrivent sansc, quoiqu’ils disent ensuite karencadn, et qu’ada, ne soit la qu’une terminaison, une addition au radical ; de ploitmb dont on a aussi mal à propos supprimé le b , qu’on est obligé de replacer pour dire ploumbar , ploumbier , ploumbagina, etc. parce que le véritable radical de ce mot est ploumb , dérivé du lat. plumbum, par apoc. plumb , et par changement d’u en ou, ploumb.

Dans la prononciation du dialecte munit ou languedocien, on ne fait passenllr plusieurs consonnes finales, et particulièrement Pn.pour laquelle ce dialecte n une antipathie très-prononcée ; c’est ainsi qu’au lieu de pan, vin, saboun, capoun, ben, on dit : pa, vi, tabou, capou, be, etc. Les auteurs qui ont copié cette prononciation dans leur orthographe, n’ont pas fait attention qu’ils se condamnaient eui-mémeS en écrivant ensuite, panada, formé de pan et d’otia ; vinas , de vin et d’os ; sabounar, de saboun et d’or ; capounar, de capoun ctd’ar, etc. Un troisième et très-grave Inconvénient qui nait delà suppression des consonnes finales, est la production d’un grand nombre d’homonymes. Les mots saint, sain, sang, sans, ont été écrits tous les qualre par san et peuvent aisément être pris l’un pour l’autre, tandis qu’en leur restituant la consonne finale on fait disparaître toute ambiguïté, tant, san, sang, tans, altération de sens, qui sont des mots latins, moins la désinence, ou avec une légère altération , sanctus, sanus , sattguis , sine, _

AI. l’Abbé de Sauvages dit nu mol Dcvcs : a Ce mot nous fournil » l’occasion de faire remarquer la nécessité d’une accentuation qui t, fut relative a la prononciation qui nous est propre : le méi nol » a trois sens différents selon qu’il est différemment accentué, devis, » un défens ; dévêt, tu dois ; devis, vous devez. » N’est-il pas plus naturel . plus facile et plus régulier d’éviter celle homonymie au moyen d’une bonne orthographe que par cet échafaudage d’accentsT Deves, défens , n’est qu’une altération de ie en Qg|