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ít l’on doit dire ami. Mais ;i l’on écrivait comme la plupart des auteurs ami, sans e, les deui mois ami j’aime, et amie , ami, seraient homonymes et devraient se prononcer de la même manière, tandis qu’ils sent parfaitement distincts par l’emploi de la consonne finaie dans amie. Cette consonne ne peut pas être supprimée d’ailleurs sans s’écarter des régies de l’étymologie et de la formation de notre langue ; car du latin amieus, ôtez la désinence us, il reste amie, et non ami. Mais cette consonne n’est pas nécessaire seulement pour fixer la prononciation , elle devient indispensable dans la formation des composés. La règle générale est qu’en ajoutant un a, a l’acjectif masculin on forme le féminin ; en l’appliquant au mot qui nous occupe, on n’aurait qu’umia, si l’on avait supprimé le c, mot qui n’est pas du véritable provençal, tandis qu’en le conservant on a arnica, et par le changement de celte lettre en g, amiga. Le c reparaît forcément, même dans le français qui l’avait banni d’amie, quand on veut former les composés, amical, amicale, amicalement.

Il en serait de même de marit, mari, époux, qui dérive du latin maritus, fait marit par la suppression ordinaire de la désinence, et qui serait confondu avec mari, marius, nom d’homme, si l’on sup primait le t final ; tandis qu’avec cette lettre l’un doit se prononcer mort et l’autre mari. Le t do marit n’est d’ailleurs pas muet quand le mot qui le suit commence par une voyelle, comme dans marit et motilhor, qu’on prononce mari te mouillé. Sans les consonnes finales enfin, les infinitifs se prononceraient comme les troisièmes personnes du singulier de l’indicatif, car si dans parlar , cantar , amar , l’accent porte sur le dernier a, en supprimant l’r il se transporte sur le premier, et l’on doit prononcer ces mots comme s’ils étalent écrits, parle, cànte. àme, tandis qu’avec l’r on doit dire parla, cantà, amà. Mais si les consonnes finales sont indispensables pour déterminer la position de l’accent , lors même qu’elles sont muettes, elles ne sont pas moins utiles pour la formation des composés. Les désinences étant des mots qui ne varient point dans leur orthographe, on doit, en les séparant des radicaux auxquels on les avait jointes, retrouver ces radicaux dans leur état naturel, et c’est ce qui arrive en effet, en les écrivant comme ils doivent l’être ; en enlevant de carnassa, par exemple , la terminaison dépréciative oJia, il reste farn, dériyé du latin carnts, par apocope ; mais si l>n