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Dé façon qu’aujourd’hui Dolre sucre e*tplui i !a»c

— Noire sucre , mori-iu : qu’as lu dit misêravle* Ah je n’en mange plus, ou je mé doim-e au dJatle. J’y renounce à jamais, quand je bibrais cent ans, Je mé garderais tien d’en mcllre sous les dénis ; J’aimerais mieux cent fuis tié bibre que dé terre. Je craindrais li’abahr les os dé moun grand père. Maudil soil dé Va lur ou dé iimbentioun,

Je bais peut-élre aboir une indigestioun.

Si j’insiste aossl lorlg-lemps sur les inconvénicnls que présente l’orthographe des sons, c’est que depuis le milieu du seizième siècle, 1«  plupart des auteurs qui ont écrit dans noire langue n’en onl pas employé d’autre, quoiqu’elle détruise l’harmonie, rende la recherche des étymologies difficile et un grand nombre de verbes irréguliers. Faute d’avoir eu égard à l’Influence de l’accent tonique qui rend toujours la voyelle qui le porte plus ouverte et plus sonore, les auteurs modernes ont écrit la plupart des composés autrement qne les radicaux dont Ils dérivent, irrégularité qui ne doit pas ciisler dans nnc langue bien faite, et qu’on ne voyait pas en effet dans la nôtre avant l’époque indiquée ; c’est ainsi qu’on trouve dans les écrits de ces auteur , Aigla et Eigloun ; Paire et Peirastre ; 3Iaire et Meirastra Comte et Coumtessa, etc. ; ce qui détruit la filiation naturelle de ces mots et en rend l’étymologie Incertaine. Il n’éiait cependant pas difficile de s’apercevoir qu’aiglnun, était compasé d’aigl, radical à’aigla, et du diminutif oun ; pairastre, de pair, radical de paire , et de la désinence dépréciative, astre ; mairaslra, de maire et d’asira ; corntessa, de comte et d’esia ; elc. et que la différence de prononcialion , très-mal rendue par les lettres substituées , tient uniquement à la position de l’accent ; que dans le moi aigla, le premier a étant accentué, doit se prononcer fortement el franchement, tandis que le dernier reste muet, (àïgle) ; que dans aiglbun, au’con traire, l’accent portant sur oun, ai reste muet et s’approche du son d’e« (eigloun) ; il en est de même de paire, dont l’accent portant sur l’a, le rend ouvert (paire), tandis qu’il devient muet dans pairastre, parce qm est fa d’artre qui en est affeclé, ’peirnMre ; dans comte, ’o es’