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— vo —

M. léraud, aileurdu dictionnaire critii[uc de la langue française, dans un essai de grammaire provençale, inédit, veut que la prononciation soit l’unique régie de l’orthographe, et à cet égard il dit sans rire, que chaque dialecte doit avoir la sienne particulière , quoique les dialectes soient très-nombreux dans là langue provençale. On pourrait ajouter, si nombreux que chaque localité a le sien, et bien souvent chaque individu. Il résulterait de ce système que le même mot pourrait se trouver écrit d’autant de manières qu’il y aurait de combinaisons possibles dans sa prononciation : jamai, pareicmplc, serait

?crit par un français : jamai. 

par un provençal, djamai.

par un provençal de la montagne, drainai. par un gascon , Ichamai.

par un limousin , dxómai.

par un espagnol, khamai.

par un italien , iamai.

Et ce mot est cependant un de ccui qui se prêtent le moins aux diverses intonations ; mais il n’est pas étonnant que M. Féraud propose d’introduire un pareil désordre dans le Provençal, loi qui veut qu’on écrive, et qui écrit en effet en français : Cète frase pour un lecteur intèligenl , qui connaît bien la valeur de l’alfabet , de son ortnyrafe , ci de sa prononciacion , et l’emploie de.... leslètres, etc. Pour se faire une idée de la confusion que l’orthographe des sons apporteroit dans une langue, il sufût de lire quelques uns des vers français que le poète Verdier, gascor, a écrits en imitant la prononciation locale.

« Mais saurais-tu me dire à quoi que c’est utile ? I Mon ami sur ce pouïnt je né suis pas haiilc , Je sais qu’on met ces os dans íin large vassin, Sur {in fourneau qui seimiciin fourneau dé Bulcain , Et là par tin grand fu plus ardent que la foudre. On les fait calciner puis on les met en poudre ; <la sert à tendre clair. — C’est tin noubcau secret !

— Bah ! depuis rien Ion .-temps on en commît l’cITel, C’est «n nommé Figuier qui traita la matière ; Mais coume lous les jours l’homme a plus ilé lumière . On a décrit cet ait ab ’ i lus dé latent,