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lialccles montagnards, où l’on dit : desbordar, deiOiembrar, desiuyar, Jespinttjr, desgonst, desmcrite , desplesir, desdire , deseoumpousar ; .indis que dans la nasse Provence, et dans les pays en général où le français est plus répandu, on supprime l’s dans ces mêmes mois, et l’on dit : debordar, demembrar, dclugar, dédire, decaumposar ; mais partout on l’ajoute dans : deifaire , destournar, descarnar, destapar dsscausssar, dsscargar , desplaire, etc.

Quelle orthographe adoptera cet égard ? Il est évident que l’s es., indispensable dans les composés dont le radical commence par une voyelle, comme dans deshniilhar , desennuyar , desenfmirnar, etc. mais qaand il commence par une consonne on est fort embarrassé ; c’est là une des difficultés que je crois devoir vous soumettre, pour obtenir une solution qui me servira de régie. Je vais maintenant avoir l’honneur de fixer votre attention sur un objet plus important encore, je veux parler de l’orthographe en général.

Quoique ce mot ne signifie à la rigueur, que peinture ou gravure régulière (droite) , on ne l’a pas moins appliqué à tous les systèmes , même ridicules, qui ont été inventés pour écrire les langues, et ce n’est pas le seul dont on ait torturé la signification de manière à la rendre méconnaissable.

On s’est souvent demandé, quelles sont les bases qui doivent servir de fondementàune bonne orthographe ? et la réponse à cette question a tellement varié, que l’incertitude en a été le résultat : l’usage, la prononciation et l’étymotogic, sont cependant les données sur lesquelles on a paru s’être particulièrement arrêté, mais pour en faire une juslc application, il faut bien se pénétrer delà différence immense qui existe entre une langue mère ou primitive, et une langue secondaire ou dérivée.

Il est certain que l’étymologie ne peut être d’aucun secours pour fixer l’orthographe des langues primitives , et qu’il faut, à leur égard, s’en rapporter entièrement à l’usage et h la prononciation ; mais il n’en est pas de même de celles qui sont dérivées et auxquelles plusieurs auteurs ont voulu appliquer, mal à propos, le même raisonnement. L’usage qui est, sans contredit, une autorité irrécusable quand il s’agit des langues mères, ne peut avoir le même ascendant sur les autres que lorsqu’il est basé sur des principes raisonnables., ou lors