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Ulysse alors de dire à sa chère nourrice :
« Mère, apporte du feu, du soufre ranimant,
Que j’épure mon toit ; puis, fais que Pénélope
Avec son personnel vienne ici promptement.
Oui, que toute servante à sa suite galope. »

La bonne Eurycléa réplique de ce ton :
« Mon fils, tu me requiers selon la convenance ;
Mais je vais te chercher une chlène, un chiton.
Tu ne peux au palais te mettre en évidence,
Des haillons sur le dos ; ce serait dégradant.

En ces termes repart l’ingénieux Ulysse :
« Ce qu’il me faut d’abord, c’est un brasier ardent.»
À l’ordre cette fois obéit la nourrice ;
Elle apporte le feu, puis du soufre. Le roi
Purifie et salon, et cour, et vestibule.

Remontée aux boudoirs, l’ancienne en bel émoi,
Renseigne chaque femme, à venir la stimule.
Toutes sortent, tenant des flambeaux radieux,
Et courant vers Ulysse, entourant ce cher maître,
Elles baisent sa tête et ses bras glorieux,
En le félicitant. Prompt à les reconnaître,
Le héros sent son cœur se fondre avec ses yeux.