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Jeune, il représentait son père et ses Vieillards.
Pour Iphite, il cherchait douze juments perdues
Avec un contingent de mulets fort gaillards.
Sa déveine et sa mort plus tard leur furent dues,
Lorsque, entré sous le toit du fils de Jupiter,
Le patient Hercule, artisan indomptable,
Celui-ci follement l’égorgea de son fer,
Sans craindre les Divins, sans respecter la table
Qui les réunissait. Hercule dans son parc
Retint du brave occis les nerveuses cavales.
Iphite vit Ulysse et lui donna cet arc
Que le grand Eurytus, dans ses maisons royales,
Maniait et transmit à son fils en mourant.
Ulysse offrit joyeux beau glaive, pique immense,
En gage d’amitié ; mais ces preux à leur mense
Ne se reçurent pas : l’autre alla massacrant
Iphite Eurytidés, si semblable aux Célestes,
Duquel cet arc provint. À la guerre jamais
Ne l’emportait Ulysse, en ses navires lestes ;
Mais il laissait toujours au fond de son palais
Ce tendre souvenir, n’en usait que dans l’île.

Quand l’admirable femme a de l’appartement
Touché le seuil de chêne, œuvre d’un homme habile,
Et par lui raboté, nivelé savamment,
Pour y mettre un chambranle, une porte splendide,
Détachant la courroie enroulée à l’anneau,
Elle introduit la clef et du battant solide
Fait glisser le verrou. Comme meugle un taureau
Paissant dans la prairie, ainsi mugit la porte,
En s’ouvrant tout à coup sous l’effort du crochet.
Pénélope alors gagne un gradin, qui supporte