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C’est la grotte ombragée où souvent t’attirait
Le soin de leur servir de pures hécatombes.
Enfin vois le Nérite, et ses bois et ses combes ! »

Elle dit ; rompt la nue, et la terre apparaît.
Le patient héros tressaille d’allégresse
À ce tableau réel, baise le gras terroir,
Puis, en joignant les mains, aux Nymphes il s’adresse :
« Naïades, que mes yeux n’espéraient plus revoir.
Ô filles de Jupin, envers moi bienveillantes,
Salut ! je vous promets des dons comme jadis,
Si la céleste vierge aux attaques vaillantes
Me laisse vivre encore et fait croître mon fils. »

La déesse à l’œil pers reprend de cette sorte :
« Courage, et de ton cœur chasse de tels soucis.
Dans cet antre divin allons, d’un bras précis,
Remiser tes trésors, pour qu’on ne les emporte.
Ensuite à nos projets nous penserons dûment. »

Pallas alors pénètre en la caverne obscure,
Y cherche une cachette. Ulysse vivement
Transporte tour à tour l’or, et l’airain qui dure,
Et les souples habits, ses présents somptueux.
Avec soin il les place, et la fille guerrière
De Zeus Égiochus plante au seuil une pierre.

Au pied de l’arbre saint causant affectueux,
Ils combinent la fin de l’intruse milice.
À ce sujet, d’abord, la déesse aux yeux pers :
« Brave Laërtiade, industrieux Ulysse,
Vois comment tu pourras écraser ces pervers,