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CHANT XIII

LE RAPATRIEMENT D’ULYSSE
ET SON ARRIVÉE DANS ITHAQUE

Le héros a fini, tous gardent le silence ;
L’extase les clouait dans l’édifice noir.
Enfin Alcinoüs lève ainsi la séance :
« Puisque tu vins, Ulysse, en mon riche manoir
Au seuil bronzé, chez toi tu rentreras, j’espère,
Sans errer davantage, après tant de revers.
À ma prescription, pour vous, qu’on obtempère,
Vous qui buvez toujours, dans mes salons ouverts,
Le rouge vin d’honneur en écoutant l’aède.
Ce beau coffre déjà contient pour l’étranger
Les habits, l’or ouvré, tout ce qu’à titre d’aide
Le phéace Conseil a fait ici ranger.
Hé bien ! ajoutons-y par tête un grand tripode,
Plus un bassin : le peuple en paiera le montant ;
Car, les fournir nous seuls, ce serait peu commode.

Alcinoüs a dit ; l’auditoire est content,
Et chacun pour dormir sous son toit se retire.
Quand l’Aube a déployé son voile purpurin,