Page:Homère - Odyssée, traduction Leconte de Lisle, 1893.djvu/286

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rons point à nos travaux et nous ne ferons aucune autre chose avant que tu aies épousé celui des Akhaiens que tu préféreras.

Antinoos parla ainsi, et ses paroles furent approuvées de tous. Et chacun envoya un héraut pour apporter les présents. Et celui d’Antinoos apporta un très-beau péplos aux couleurs variées et orné de douze anneaux d’or où s’attachaient autant d’agrafes recourbées. Et celui d’Eurymakhos apporta un riche collier d’or et d’ambre étincelant, et semblable à Hèlios. Et les deux serviteurs d’Eurydamas des boucles d’oreilles merveilleuses et bien travaillées et resplendissantes de grâce. Et le serviteur de Peisandros Polyktoride apporta un collier, très-riche ornement. Et les hérauts apportèrent aux autres Akhaiens d’aussi beaux présents. Et la noble femme remonta dans les chambres hautes, tandis que les servantes portaient ces présents magnifiques.

Mais les Prétendants restèrent jusqu’à ce que le soir fût venu, se charmant par la danse et le chant. Et le soir sombre survint tandis qu’ils se charmaient ainsi. Aussitôt, ils dressèrent trois lampes dans les demeures, afin d’en être éclairés, et ils disposèrent, autour, du bois depuis fort longtemps desséché et récemment fendu à l’aide de l’airain. Puis ils enduisirent les torches. Et les servantes du subtil Odysseus les allumaient tour à tour ; mais le patient et divin Odysseus leur dit :

— Servantes du Roi Odysseus depuis longtemps absent, rentrez dans la demeure où est la Reine vénérable. Réjouissez-la, assises dans la demeure ; tournez les fuseaux et préparez les laines. Seul j’allumerai ces torches pour les éclairer tous. Et, même s’ils voulaient attendre la brillante Éôs, ils ne me lasseraient point, car je suis plein de patience.

Il parla ainsi, et les servantes se mirent à rire, se regar-