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et ils montèrent sur le lit pour y dormir, et, aussitôt, les liens habilement disposés par le subtil Hèphaistos les enveloppèrent. Et ils ne pouvaient ni mouvoir leurs membres, ni se lever, et ils reconnurent alors qu'ils ne pouvaient fuir. Et l'illustre Boiteux des deux pieds approcha, car il était revenu avant d'arriver à la terre de Lemnos, Hèlios ayant veillé pour lui et l'ayant averti. Et il rentra dans sa demeure, affligé en sa chère poitrine. Il s'arrêta sous le vestibule, et une violente colère le saisit, et il cria horriblement, et il fit que tous les dieux l'entendirent :

— Père Zeus, et vous, Dieux heureux qui vivez toujours, venez voir des choses honteuses et intolérables. Moi qui suis boiteux, la fille de Zeus, Aphroditè, me déshonore, et elle aime le pernicieux Arès parce qu'il est beau et qu'il ne boite pas. Si je suis laid, certes, je n'en suis pas cause, mais la faute en est à mon père et à ma mère qui n'auraient pas dû m'engendrer. Voyez comme ils sont couchés unis par l'amour. Certes, en les voyant sur ce lit, je suis plein de douleur, mais je ne pense pas qu'ils tentent d'y dormir encore, bien qu'ils s'aiment beaucoup ; et ils ne pourront s'unir, et mon piège et mes liens les retiendront jusqu'à ce que son père m'ait rendu toute la dot que je lui ai livrée à cause de sa fille aux yeux de chien, parce qu'elle était belle.

Il parla ainsi, et tous les Dieux se rassemblèrent dans la demeure d'airain. Poseidaôn qui entoure la terre vint, et le très-utile Herméias vint aussi, puis le royal Archer Apollôn. Les Déesses, par pudeur, restèrent seules dans leurs demeures. Et les Dieux qui dispensent les biens étaient debout dans le vestibule. Et un rire immense s'éleva parmi les Dieux heureux quand ils virent l'ouvrage du prudent Hèphaistos ; et, en le regardant, ils disaient entre eux :

— Les actions mauvaises ne valent pas la vertu. Le plus