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ΟΔΥΣΣΕΙΑΣ Δ.
πολλάϰις, ἐν μεγάροισι ϰαθήμενος ἠμετέροισιν, ἀλλοτε μέν τε γόῳ φρένα τέρπομαι^^1, ἄλλοτε δ’ αὖτε παύομαι· αἰψηρὸς δὲ ϰόρος ϰρυεροῖο, — τῶν πάντων^^2 οὐ τόσσον ὀδύρομαι, ἀχνύμενός περ, ὡς ἑνός, ὅστε μοι ὕπνον ἀπεχθαίρει^^3 ϰαὶ ἐδωδὴν μνωομένῳ, ἐπεὶ οὔτις Ἀχαιῶν τόσσ’ ἐμόγησεν, ὅσσ’ Ὀδυσεὺς ἐμόγησε ϰαὶ ἤρατο. Τῷ δ’ ἄρ’ ἔμελλεν αὐτῷ ϰήδε’ ἔσεσθαι, ἐμοὶ δ’ ἄχος αἰὲν ἄλαστον ϰείνου, ὅπως δὴ δηρὸν ἀποίχεται, οὐδέ τι ἴδμεν, ζώει^^4 ὅγ’ ἢ τέθνηϰεν. Ὀδύρονται νύ που αὐτὸν Λαέρτης θ’ ὁ γέρων, ϰαὶ ἐχέφρων Πηνελόπεια, Τηλέμαχός θ’, ὅν ἔλειπε νέον γεγαῶτ’ ἐνὶ οἴϰῳ. » Ὣς φάτο· τῷ δ’ ἄρα πατρὸς ὑφ’ ἵμερον ὦρσε γόοιο, δάϰρυ δ’ ἀπὸ βλεφάρων χαμάδις βάλε, πατρὸς ἀϰούσας,
dans mon palais, je repais mon âme de douleur, souvent aussi je sèche mes larmes, car l’homme se rassasie bien vite de la tristesse qui glace les sens ; mais, malgré mon chagrin, ils m’ont coûté tous ensemble moins de regrets qu’un seul, dont le souvenir me rend odieux le sommeil et la nourriture :c’est que nul des Grecs n’a accompli autant de travaux qu’Ulysse, ni enduré autant de fatigues. Le destin lui avait réservé des souffrances, et à moi une inconsolable douleur, car il est absent depuis bien des années, et nous ne savons s’il vit ou s’il est mort. Sans doute le vieux Laerte le pleure avec la sage Pénélope et Télémaque, qu’il a laissé si jeune dans son palais. » Il dit, et ces mots ranimèrent les regrets et firent couler les pleurs de Télémaque ; les larmes tombèrent de ses yeux à terre, quand il