Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/344

Cette page n’a pas encore été corrigée


Fay l’ung des deux, ou ces Courſiers deſlie,
Et j’occiray ceſte troupe faillye.
Ou ſi tu veulx que toſt ie les deſtache,
Prens ton Eſpée & a ces gens t’attache.
    Ainſi luy dict, lors Pallas la Deeſſe,
Au fort Gregeois accreut la Hardieſſe :
Si les occit & découpe à merveille,
Tant que du Sang la place en eſt vermeille :
Oyant ſouſpirs & plainctz interrompuz
De ceulx qui ſont detrenchez & rompuz.
Car tout ainſi qu’ung Lion d’aventure.
Trouvant Brebis, ou Chievres ſans cloſture,
Et ſans Berger, ſur icelles ſe rue,
Puis les abbat de ſa Griphe & les tue :
Ne plus ne moins le Gregeois deſpeſchoit
Les Thraciens, aulcun ne l’empeſchoit.
    Douze en paſſa par le fil de l’Eſpée,
Tant que la Place en fut toute occupée,
Mais Vlyſſés ainſi qu’il leur donnoit
Le coup mortel ſboubdain les entraynoit,
Et faiſoit voye, afin que les Courſiers
Qu’il deſiroit, partiſſent voluntierſ :
Et n’euſſent craincte en marchant par deſſus,
    Pour n’en avoir oncques plus apperceuz.
    Diomedés juſques au Roy arrive
Pour le trezieſme, & de vie le prive.
Trop doulcement dormoit, mais le poure homme
Fut endormy d’ung mortifere Somme,
Que celle Nuict le Grec luy apporta,
Avec Pallas qui en tout aſſiſta.
    Ce temps pendant Vlyſſés mect grand peine
À deſlier les Chevaulx, & les meine