Page:Homère - Les dix premiers livres de l’Iliade trad. Salel 1545.djvu/314

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Et n’oſera ſ’en approcher, de Craincte
D’y recevoir quelque mortele Attaicte.
Ainſi parla. Sur quoy la noble Troupe
Chaſcun à part, prend une ronde Coupe,
Boyvent ung peu, le demourant reſpandent :
L’offrant aux Dieux, auſquelz ſe recommandent.
Puis Vlyſſés, comme le plus ſcavant,
Prend ſon Congé, & ſe met tout devant.
    Ce temps pendant, on dreſſe promptement
Ung tres beau Lict, accouſtré gentement
De Materas, de Linge, & de Courtine
Tres deliez, & d’une Panne fine
Pour Couverture; auquel Phénix ſe meit
Sans Compaignie, & tres bien ſ’endormit.
    Bien toſt aprés, en une Riche Couche,
Le Vaillant Grec ſe repoſe & ſe Couche.
Avec lequel, pour prendre ſes Eſbas,
S’en vint Coucher la Fille au Roy Phorbas,
(Roy de Leſbos) dicte Diomedée,
Pour ſon beau Tainct : de pluſieurs regardée.
    Son Compaignon pour avoir ſon Délict,
Semblablement ſe meit dedans ung Lict :
Et avec ſoy pour Dormir amena
La belle Iphis, qu Achillés luy donna,
Lors que Scyros la Cité bien conſtruicte,
Par ſon Effort fut pillée & deſtruicte.
    En peu de temps les Princes arriverent
Au Camp des Grecs : & le Conſeil trouverent
Encor enſemble, en la Royale Tente.
À leur venue ung chaſcun leur preſente
Du Vin à boire, en mainte riche Taſſe.
On les ſalue, on leur offre une Place.